Naïla Bennaceur Merouane. General Manager chez UM (société du groupe IPG)
«Les préjugés ne sont pas spécialement présents en entreprise»

-D’après votre expérience, que pouvez-vous nous dire sur la participation de la femme à l’activité économique en Algérie ? Quelles sont les difficultés et les opportunités liées à cette participation ?«Chez UM, nous sommes presque que des femmes», déclare notre interlocutrice Naïla Bennaceur merouane, qui après des études supérieures en France en mathématiques et statistiques, est rentrée en Algérie en 2005 et a intégré une agence média locale pour prendre en charge, en 2009, la direction de la société UM du groupe IPG ; une agence spécialisée dans le conseil média, présente dans plusieurs pays à travers le monde.
La participation de la femme à l’activité économique est indispensable. Les femmes apportent sur beaucoup de questions une vision différente, parfois plus pragmatique, qui permet à tous d’avancer et de s’améliorer. Dans bien des cas, le progrès économique et social des sociétés s’est accompagné de la participation des femmes à l’activité économique et l’Algérie, je l’espère, n’échappera pas à cette règle.
-Les statistiques révèlent que les femmes chefs d’entreprise en Algérie représentent un taux de 6%. Comment pouvez-vous justifier le fait que les femmes soient sous-représentées à la tête des entreprises ?
Ce chiffre peut paraître faible en effet, mais il faut le mettre en regard avec la structure de la population active dans notre pays ; aujourd’hui, les femmes ne représentent qu’environ 20% de la population active en Algérie, je pense que la première barrière se situe à ce niveau. En France par exemple, les femmes chefs d’entreprise ne représentent que 16%, alors que 84% des femmes sont actives.
-Les femmes seraient-elles victimes de barrières mentales et de préjugés qui persistent du type : «Les femmes ne sont pas faites pour commander et avoir des responsabilités» ?
Même si je ne l’ai pas vécu personnellement, il est probable que dans certains secteurs ce soit le cas. Pour moi, les préjugés ne sont pas spécialement présents en entreprise, mais au sein-même des familles et parfois même chez les femmes elles-mêmes.
-Il est vrai aussi que, pour beaucoup de femmes, il n’est pas évident d’accéder à ce type de poste ; pour des raisons sociales ou familiales, elles ne peuvent même pas imaginer accéder à ce type de fonction...
La solution viendra certainement d’une évolution globale de l’image des femmes dans notre société. Encore une fois, je pense que la première étape serait d’augmenter la part des femmes actives ; la tendance va dans ce sens : à l’indépendance, moins de 5% des femmes travaillaient ; aujourd’hui, nous sommes 20% et je pense que ce chiffre va continuer à évoluer positivement.
Quand les femmes seront présentes de manière plus importante dans le monde du travail, elles auront forcément de plus en plus accès à des postes de haute responsabilité
Quand les femmes seront présentes de manière plus importante dans le monde du travail, elles auront forcément de plus en plus accès à des postes de haute responsabilité
-Quels sont, selon vous, les facteurs-clés de réussite pour une femme dans le monde des affaires en Algérie ?
A mon avis, ce sont les mêmes que pour les hommes : le travail, l’ambition, la rigueur et la passion.
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