dimanche 27 octobre 2013

Le 2e round du dialogue stratégique Algérie-USA les 6 et 7 novembre à Alger

Ce que les Américains attendent des Algériens

Par : Djilali BENYOUB
Le premier round a été inauguré en 2012 du côté algérien par l’ancien ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines et a été consacré, conjoncture oblige, à la situation sécuritaire dans la région Maghreb et Sahel et à la coopération dans la lutte contre le terrorisme. Une année après, même si Mme Clinton a passé le témoin à M. Kerry, le contexte est le même et la donne n’a pas beaucoup changé. Particulièrement au niveau sécuritaire avec les développements intervenus dans la région du Sahel, la situation en Libye et en Tunisie. Les questions sécuritaires vont ainsi dominer les discussions d’Alger en raison de la dégradation de cette situation et de la reprise des attentats, notamment au Nord-Mali et au sud de la Libye, alors que la Tunisie fait face à l’escalade des groupes terroristes. L’Algérie, qui a mis en garde contre les risques de dérives bien avant les interventions dans le cadre de ce qui a été présenté comme une œuvre de démocratisation dans le cadre du Printemps arabe, s’attache, désormais, à trouver les moyens pour stabiliser la région. Mais malgré la campagne d’explication, la vision algérienne semble illisible, selon la perception américaine.  Le souci sécuritaire, dans l’optique algérienne, qui repose en priorité sur la stabilité, ne semble pas compréhensible pour les Américains plus portés sur les thérapies de choc pour la stabilisation. Aussi, les USA, qui considèrent l’Algérie comme le pivot de la région, voudraient bien qu’elle adhère et suive leur démarche. Ils évoquent d’ailleurs un manque de coopération dans la région sans en donner les véritables raisons qui sont liées à l’absence de volonté de certains pays de la région et au manque de moyens des autres.
C’est d’ailleurs l’une des sollicitations des pays du Sahel qui ont demandé de l’aide matérielle des partenaires étrangers, afin de faire face à la montée du terrorisme.
Le temps a d’ailleurs donné raison à l’Algérie au vu de ce qui se passe dans les pays de la région avec l’extension du champ d’action des groupes terroristes que la non-sécurisation des pays comme la Libye et la Tunisie “post-révolution” a laissé le terrain aux islamistes radicaux. Ce n’est pas étonnant que la Libye demande aujourd’hui une aide internationale pour sécuriser son territoire et ses frontières. Et sans solution à court terme, les groupes terroristes auront le temps de se redéployer, ce qui va plonger davantage la région dans l’instabilité.
La question sécuritaire est également dans le passé récent qui a vu l’Algérie prise pour cible, dont la spectaculaire tentative de prise de Tiguentourine. Naturellement, la sécurisation des sites énergétiques sera un point important lors des discussions.
Au plan politique, les états-Unis gardent “un pied” dans le Printemps arabe, auquel ils ont largement contribué, tout en prenant une petite distance étant donné que les conséquences ne sont pas faites pour leur garantir la sauvegarde de leurs intérêts dans la région. D’où cette subtile réserve depuis que les nouvelles autorités des pays concernés ont commencé à montrer des velléités d’autonomie de leurs “parrains” occidentaux et la montée en puissance des fondamentalistes.
En ce qui concerne l’Algérie, les Américains sont attentifs aux questions politiques nationales, consultent et s’informent auprès des acteurs de divers horizons, notamment à l’approche des grands événements. Ils brassent large pour voir plus clair, “avoir de la visibilité” sur les choix et les orientations politiques, eux qui continuent de voir encore du brouillard sur la scène politique, surtout au niveau officiel qu’ils considèrent “déroutant”.

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