Le Point.fr - Publié le - Modifié le
À la veille du premier tour de la primaire PS qui élira les candidats aux municipales de la cité phocéenne, zoom sur celle qui pourrait créer la surprise.
Samia Ghali, veste rouge pétard, haut noir et argenté, jean sur hauts talons compensés, affiche un sourire éclatant. Sous le soleil du Vieux-Port, à Marseille, samedi midi, la candidate à la primaire duPS s'offre une pause avec son équipe. Ils sont une dizaine de Marseillais, qui ont revêtu des tee-shirts "Samia Ghali 2014 - les 13 et 20 octobre 2013, je vote !".
Michael, un petit garçon de 10 ans aux yeux vert éclatant, l'interpelle : "Samia, Marine Le Pen; elle veut que les immigrés s'en aillent ?" Rire de la candidate : "Ne t'occupe pas d'elle !" La priorité de Ghali, c'est le premier tour de la primaire du PS, dimanche. Elle est l'outsider de cette campagne. Face à elle, la ministre Marie-Arlette Carlotti, le député Patrick Mennucci, le président de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole Eugène Caselli. Samia Ghali est sénatrice et maire des 15e et 16e arrondissements marseillais, mais qui la connaissait il y a de cela un an ? Elle a explosé sur la scène médiatique en réclamant l'intervention de l'armée à Marseille. "Si elle accède au second tour, on ne pourra plus la réduire à ses déclarations sur l'armée", veut croire Ludovic Girard, son directeur de cabinet à la mairie.
Candidate des cités
La campagne ne fut pourtant pas une partie de plaisir. Il y a d'abord ces accusations de favoritisme dans le cadre de ses activités d'élu, dont elle est la cible. Et puis Samia Ghali est accusée par les autres candidats de bénéficier des réseaux de Jean-Noël Guérini. Le président du conseil général des Bouches-du-Rhône, plusieurs fois mis en examen, est l'homme à côté duquel il ne faut pas être vu... Alors, évidemment, Ghali dément farouchement : "Ne vous faites pas endormir par des écrans de fumée !" rétorque celle qui fait du parler-vrai une marque de fabrique. "J'ai toujours été moins guériniste que n'importe qui" s'enflamme-t-elle.
Et puis il y a cette image de la candidate des cités que lui attribuent ses adversaires, pensant que l'image est négative. "Et alors ? interroge Ghali. Une voix d'Arabe vaut moins qu'une voix dans les quartiers riches ?" En réalité, et voilà le plus difficile, à l'entendre, Ghali assure que ses adversaires ont joué sur ses origines pour la décrédibiliser, qu'ils ont expliqué partout qu'une Algérienne ne pourrait jamais battre Jean-Claude Gaudin. Son entourage vise particulièrement Marie-Arlette Carlotti et Patrick Mennucci. "C'est du racisme. Venant de socialistes, c'est grave. J'ai l'impression d'avoir fait campagne contre le FN", s'enflamme Samia Ghali.
Dimanche, elle a donné rendez-vous à ses troupes à partir de 20 heures pour attendre les résultats, dans un restaurant du Vieux-Port. Il s'appelle... La suite. "J'aime bien ce nom", lâche Ghali, du même sourire éclatant.
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