mardi 3 décembre 2013

SOS BAB EL OUED L'INVITÉ DE LA VILLE DE NIÈVRE (FRANCE)

Rivières de sables pour consolider les échanges

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«Nous avons été l'interface entre les deux autorités pour qu'elles travaillent ensemble et au-delà de la musique, nous comptons bien continuer à collaborer...», a confié Nacer le président de l'association algérienne.
Après avoir croisé leur corde avec les musiciens et chanteurs de l'association SOS Bab El Oued, en Algérie, plus exactement à la salle Algéria, grâce à la précieuse collaboration de l'APC d'Alger-Centre, l'ensemble de Musiques traditionnelles de Nevers a, comme promis, accueilli le mois dernier, à son tour dans le cadre des échanges, un événement particulier placé sous le signe de la rencontre avec l'Algérie. Cette même association s'est donc déplacée à la Nièvre pour une nouvelle aventure artistique commune. Rivières de sables est cette coproduction à laquelle se sont associées, aussi, outre les Musiques traditionnelles du Nivernais, la musique chaâbi sous la houlette du mandole de l'artiste interprète Hassan Kerbiche (sur proposition du Centre cultuel algérien). Une direction assurée par le maestro Dominiques Forges qui s'était déjà déplacé cet été à Alger avec son ensemble.
«Deux paysages, deux cultures, 100 artistes pour une création exceptionnelle, inventive et généreuse, à l'image des musiques traditionnelles du monde» peut -on lire sur le petit livret de présentation de l'événement et d'apprendre: «L'envie de réaliser une création musicale avec l'Algérie était partagée depuis longtemps entre l'association L'enfant de sable et l'Association Musiques traditionnelles du conservatoire de Nevers. Le succès d'une première opération, «Babylone-sur-Loire», a conforté l'idée de partage des cultures au travers d'un projet artistique lequel pouvait être source de liens forts et de découvertes. «La rencontre entre Hassan Kerbiche et Dominique Forges a provoqué un enthousiasme fort pour une nouvelle aventure musicale», cette fois en passant par l'Algérie, via une autre association locale.
«Dès les premières notes partagées avec Hassen, j'ai tout de suite eu l'envie de rassembler (d'assembler) la beauté d'un chant chaâbi à un chant de marinier de Loire, la couleur chaude d'un mode arabo-andalou à la tonicité d'un rythme de bourrée. La richesse de nos répertoires bien inscrits dans les musiques actuelles, nos histoires communes, un seul et même paysage, un espace unique d'échanges, nous parlions bien de la diversité et non de différences» souligne Dominiques Forges.
A propos de son voyage à la Nièvre, le président de l'association SOS Bab El Oued, Nacer, en garde un très bon souvenir. La délégation algérienne a, en outre, été bien reçue et accueillie lors de différentes réceptions organisées en son honneur, notamment par Farid Ladjab, le président du Conseil général de la Nièvre. «Nos douze jeunes qui sont partis à Nièvre ont été bien chouchoutés... C'est bien qu'ils partent voir de leurs propres yeux comment les gens travaillent, car dans leur tête, c'est l'eldorado. La Nièvre est une petite ville, certes, mais la culture y est très présente et les infrastructures aussi. Au-delà du concert qui est un événement ponctuel, nous réfléchissons à pérenniser les échanges et d'ailleurs, on remercie beaucoup M.Bettache, le maire de l'APC d'Alger-Centre qui nous a soutenus au mois d'août et a mis à notre disposition le bus, la salle Algéria,durant toute une semaine. M.Bettache, d'ailleurs, sera invité à monter à Nievre cette semaine pour établir d'autres projets dans les domaines de l'éducation et l'économie.
Nous avons été l'interface entre les deux autorités pour qu'elles travaillent ensemble. Je le dis et le répète, nos élus de Bab El Oued sont à côté de la plaque, c'est pourquoi on a fait appel à B. Bettache qui lui, on sent qu'il veut faire des choses. La culture n'est pas la priorité pour nos autorités locales à Bab El Oued, mais pour Bettache, oui. C'est quelqu'un qui prend des initiatives, il est ouvert et preneur. A condition seulement que le projet soit consistant.
En tant que société civile, on veut ouvrir des portes. On se veut juste une petite clé pour parler de l'Algérie, ses jeunes et de sa culture...» nous a confié Nacer de SOS Bab El Oued dans son joli siège. En seconde partie, du concert événement, une création baptisée Rivières de sables, qui a marqué les échanges avec l'Algérie, on signalera le passage du groupe El Gafla qui fait dans le rock/chaâbi.
Très riche, le programme de cette semaine qui s'est étalé du 15 au 24 novembre, comprenait aussi du cinéma, avec la projection des documentaires El Gusto de Safinez Bousbia, La traversée de Elisabeh leuvrey et Ce que le jour doit à la nuit d'Alexandre Arcady (d'après le roman éponyme de Yasmina Khadra), mais aussi de la littérature et des rencontres avec des auteurs algériens dont l'auteur de L'écrivain et Les hirondelles de Kaboul donc, Timothé Laine, Raoul Follereau, Arezki Metref, ainsi que plusieurs expositions autour, notamment de Francois Miterrand et l'Algérie, les peintures de Pierre Bellon, et de l'animation enfin partant des contes de Kabylie et du Nivernais de Jean Dollet, par l'atelier théâtre de Pierre Bastide. En somme, de belles rencontres et encore des projets en perspective.

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